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le quinoa, une redécouverte 1/3

Le quinoa est très présent aujourd’hui sur nos tablées, mais cela n’a pas toujours été le cas. Il a longtemps été oublié voire même éradiqué. Je vous propose de partir à la rencontre de cette petite graine originaire d’Amérique du Sud, de découvrir son origine, son histoire et pourquoi on peut parler de redécouverte.

Cet article est le premier d’une série de 3 articles. La semaine prochaine, nous partirons découvrir le potentiel nutritionnel du quinoa, et la semaine d’après, je vous proposerai de le cuisiner.

origine du quinoa

Le quinoa est un terme venu de la langue des incas – quechua. Vous l’aurez noté, ce terme indique son origine : l’Amérique du sud, et en particulier la région des Andes.

Là-bas, le quinoa pousse sur des terres extrêmement arides, sur lesquelles peu d’autres végétaux survivraient. On le consomme sous forme de soupe, de plat de résistance ou d’accompagnement, en dessert ou comme boisson. Le quinoa est même la base du petit déjeuner : l’api, mélange de crème de quinoa, d’eau et d’épices, est un plat rassasiant et réchauffant.

On l’appelle également le « riz des Incas » car il est la base de l’alimentation des peuples andins depuis des millénaires.

Mais le vrai nom du quinoa est Chenopodium quinoa : il s’agit d’une plante herbacée de la famille des Chénopodiacées ou des Amaranthacées, qui rassemble aussi les blettes, l’épinard, la betterave…

La plante fournit une petite graine ronde, de différentes couleurs : blanche, rouge ou noire.

Contrairement aux apparences, ce n’est pas une céréale et il n’est pas forcément blond, il en existe plusieurs milliers de variétés, aux couleurs différentes. Le plus fréquemment, on trouve du quinoa blond, rouge ou noir (sauvage).

Histoire de la graine de quinoa

Cultivée historiquement dans les hauts plateaux des Andes, le quinoa a gagné en popularité dans le monde en raison de sa composition nutritionnelle intéressante, notamment en ce qui concerne son profil protéique exceptionnel pour un végétal, c’est pourquoi il est parfois qualifié de “superaliment”.

Tout comme la pomme de terre, le quinoa était un des aliments de base des peuples andins avant les Incas. Sa culture a démarré autour de -5000 à -3000 avant J-C. Au cours de l’histoire de la civilisation inca, le quinoa était considéré comme un aliment sacré, mais son rôle a changé pendant la période coloniale espagnole. En effet, les Espagnols qui le voyaient comme une culture « non chrétienne » ont cherché à le remplacer par d’autres céréales.

On peut parler de redécouverte du quinoa car le reste du monde l’a oublié pendant plusieurs siècles jusqu’à ce que trois américains de la Quinoa Corporation (devenue la marque Ancient Grains) ne le réintroduisent à notre table. Ils ont semé leur premier champ test au Colorado et l’ont initialement proposé au public américain en 1983. Depuis, le quinoa est cultivé dans le monde entier y compris en Europe et en France. La France en est d’ailleurs le premier consommateur européen (environ 6000 tonnes chaque année).

Aujourd’hui l’expansion de la culture de quinoa sur tous les continents est telle que plus de 125 pays le cultivent, mais la quasi-totalité du quinoa est produite par les petits producteurs du Pérou, de la Bolivie et de l’Équateur et par les agriculteurs d’Amérique du Nord.

La culture du quinoa, aussi appelée “graine d’or”, a été encouragée en Bolivie au cours des dernières décennies afin d’améliorer la qualité de vie des paysans locaux.

L’Organisation des nations unies avait proclamé 2013 année internationale du quinoa, afin de promouvoir son intérêt dans la santé et de lutter contre la faim et la malnutrition dans le monde. Particulièrement résistante aux aléas climatiques, poussant à plus de 3000m d’altitude dans des zones parfois très sèches et très froides, les plantes de quinoa tolèrent le gel, la salinité, la sécheresse, ce qui leur donne une capacité à s’adapter à de nombreux environnements différents, notamment dans des régions sujettes à l’insécurité alimentaire.

Pour les producteurs, tout l’intérêt du quinoa réside dans la facilité de sa culture. En effet, la pellicule de saponine qui enrobe la graine éloigne les oiseaux. À près de 4.000 mètres d’altitude, le quinoa n’a pas d’ennemis donc il semble logique de le cultiver sans produits chimiques. C’est donc une graine naturellement bio.

Malheureusement, l’explosion de sa consommation a des conséquences : il faut agrandir les parcelles, doper les rendements avec des engrais et surtout, les champs de quinoa quittent les rives du lac pour les plaines plus basses où il fait connaissance avec les ravageurs donc avec les pesticides. Le quinoa d’Amérique du sud était naturel avant l’heure et maintenant une partie de sa production est remplie de produits chimiques… Il est donc aujourd’hui important d’acheter du quinoa issu de l’agriculture biologique.

Comment pousse le quinoa ?

La plante est généralement semée en octobre et récoltée en mai. Elle mesure de 1 à 3m de hauteur.

Les graines, abondantes et minuscules, se nichent tout en haut, et se rassemblent sous forme de grappes coniques. Le germe volumineux contenu dans sa graine renferme des éléments nutritifs en grand nombre et c’est lui qui la rend si résistante et si intéressante d’un point de vue nutritionnel.

A maturité, les plants sont séchés, puis on effectue le battage. Ensuite, les grains sont emballés et stockés pour être transportés. Une fois à l’usine, ils passent par 2 autres étapes indispensables : le lavage et le séchage.

Grâce à cette méthode, le quinoa que l’on achète est finalement très pauvre en saponine. Il s’agit d’une substance végétale possédant des facteurs antinutritionnels, c’est-à-dire des substances nuisibles à l’absorption des nutriments par l’organisme. La saponine doit donc être éliminée avant la consommation. En le rinçant simplement avant de le faire cuire, on se débarrasse donc du peu de saponine restante. De plus, le quinoa le plus distribué (variété Quinoa Real) a naturellement une faible teneur en saponine.

Dans le prochain article, nous parlerons de la valeur nutritionnelle du quinoa et je vous inviterai à découvrir pourquoi on parle de “pseudo-céréale”.